
Pierre-Ollivier Morand - Expert-comptable
4 nov. 2025
Parce qu’une déclaration juste, c’est la base d’une gestion saine
Remplir sa déclaration de chiffre d’affaires n’est pas toujours un jeu d’enfant.
Sur le site de l’Urssaf, beaucoup d’auto-entrepreneurs hésitent au moment de cocher la bonne case : ventes ? prestations ? recettes ?
Une simple erreur peut pourtant fausser le calcul de vos cotisations sociales ou de votre impôt, et parfois même déclencher un contrôle correctif.
Voici notre guide pour y voir clair.
1. Trois catégories, trois réalités fiscales
Avant toute chose, il faut savoir que la nature de votre activité principale détermine la catégorie à sélectionner dans votre déclaration.L’administration distingue trois grandes familles :
• 1. Les ventes de marchandises et assimilées :
Vous relevez de cette catégorie si vous :
vendez des biens, objets, denrées à consommer sur place ou à emporter ;
louez des meublés de tourisme classés ;
exploitez des chambres d’hôtes.
C’est la catégorie dite BIC “ventes” (bénéfices industriels et commerciaux).Votre taux de cotisations sociales y est plus faible (12,3 % en 2025) car vos marges sont généralement plus réduites.
• 2. Les prestations de services commerciales ou artisanales :
Elle concerne les activités artisanales ou commerciales de service : coiffeur, consultant, réparateur, agent immobilier indépendant, etc.Vous relevez alors du régime BIC “prestations”, avec un taux de cotisations de 21,2 % en 2025.
• 3. Les professions libérales :
C’est la catégorie BNC (bénéfices non commerciaux), réservée aux activités intellectuelles : professions réglementées (architecte, expert-comptable, avocat, etc.) ou non réglementées (coach, graphiste, rédacteur, traducteur…).Votre déclaration doit se faire dans la rubrique “Recettes – professions libérales”. Le taux de cotisations est similaire à celui des prestations (21,1 % environ).
2. Attention aux cas mixtes : la règle de l’activité principale
Certains auto-entrepreneurs exercent à la fois une activité de vente et une activité de prestation de services (par exemple, vendre du matériel et en assurer l’installation).
Dans ce cas :
vous devez déclarer séparément le chiffre d’affaires de chacune de vos activités, dans les rubriques correspondantes de votre espace Urssaf ;
votre activité principale est celle qui génère le plus de chiffre d’affaires ;
c’est elle qui détermine le seuil global applicable à votre régime micro-entreprise et certaines règles fiscales ;
vous devez également veiller à ne pas dépasser les seuils propres à chaque catégorie (188 700 € pour la vente de marchandises ; 77 700 € pour les prestations de services).
3. Les conséquences d’un mauvais choix
Déclarer dans la mauvaise catégorie peut sembler anodin… mais les effets sont réels :
Sur vos cotisations sociales : un taux erroné = un paiement incorrect, susceptible d’ajustement rétroactif.
Sur votre fiscalité : les abattements forfaitaires (71 %, 50 % ou 34 %) ne sont pas les mêmes selon la catégorie ;
Sur votre protection sociale : certaines prestations dépendent du régime d’affiliation (BIC ou BNC).
Bref ! Une erreur répétée peut coûter cher, surtout en cas de contrôle.
4. Comment éviter les erreurs ?
Quelques réflexes simples peuvent vous éviter bien des tracas :
✅ Relisez attentivement la définition des catégories sur le site officiel des impots.
✅ Identifiez clairement votre activité principale.
✅ En cas d’évolution (nouvelle prestation, activité complémentaire), actualisez votre déclaration d’activité auprès du guichet unique.
✅ Et surtout : ne restez pas seul face au doute.
5. Vous pouvez tout faire seul… mais vous n’êtes pas seul
Le statut d’auto-entrepreneur a été conçu pour être simple et accessible : vous pouvez tout faire vous-même, de la création à la déclaration.Mais la simplicité administrative ne remplace pas la sécurité comptable et fiscale.
Un expert-comptable ne vient pas compliquer vos démarches ; il vous aide à :
choisir la bonne catégorie d’activité dès le départ ;
éviter les erreurs de déclaration ;
optimiser vos choix fiscaux (versement libératoire, franchise de TVA, charges mixtes, etc.) ;
et faire évoluer votre structure quand votre activité grandit.
Chez Pierre-Ollivier Morand (Morand Gestion Expertise Audit), nous accompagnons aussi bien les indépendants, les professions libérales que les créateurs d’entreprise, qu’ils débutent en société ou en micro-entreprise.
Notre mission : vous permettre de vous concentrer sur votre activité, pendant que nous sécurisons vos chiffres et vos obligations.
Besoin d’un conseil ou d’une vérification ?
Contactez-nous via Un café ? — nous serons ravis de vous aider à sécuriser votre déclaration et à pérenniser votre activité.